Son suicide m'a détruite

Mylène, ma M, ma meilleure amie, ma soeur cosmique, a mis fin à ses jours il y a trois ans et quatre mois, le 25 mars.

Aujourd’hui, je constate à quel point je suis devenue l’ombre de moi-même. Je n’ai plus d’espace dans ma tête pour créer, voir le positif. Je crois que je suis bonne pour encourager les autres vers leurs rêves, les accompagner, mais de faire la même chose pour moi est devenu une tâche trop lourde. La mort de M m’a changé et pas pour le mieux. J’ai décidé d’abandonner temporairement, et je me souhaite que cela ne soit pas définitif, l’écriture. Ça fait trois ans et quatre mois que je me bats pour continuer, mais la passion a disparu avec M.

Je ne comprendrai jamais son geste et pourquoi je ne l’ai pas vu venir. Dans notre dernière conversation Messenger, elle m’a mentionné avoir eu de nouveau recours à la théorie des cuillères (mesure de l’énergie dans une journée). Pourquoi n’ai-je pas cliqué à ce moment-là qu’elle n’allait pas bien? Pourquoi ne lui ai-je pas posé plus de questions?

Je me sentirai toujours coupable de sa mort. J’ai l’impression de l’avoir abandonné au pire moment de sa vie.

On m’a déjà dit qu’elle étant décédée, je devais vivre pour elle maintenant. Je n’y arrive pas parce que j’ai toujours eu de la misère à m’accorder le droit d’exister, de vivre. J’ai un passé douloureux et perdre M, ma soeur cosmique, a été la goutte qui fait déborder mon vase.

Mon intervenante au travail m’a demandé de me trouver des objectifs de vie, la semaine passée. Depuis des années, le seul que j’ai est de survivre jusqu’à demain.

Je ne sais plus comment avancer sans ma soeur :sob: :sob: :sob:

Pour moi, tout a un goût amer maintenant. Je fais les choses par automatisme, pas par passion ou par envie. Déjà que je réussisse à lire beaucoup (comme durant mon secondaire) relève d’un miracle, à mes yeux. Avoir mon Bookstagram me permet, un tant soit peu, de m’occuper l’esprit.

Je ne sais plus avancer parce que j’ai moi aussi le goût que tout s’arrête. En vérité, je sais que je veux mettre fin aux souffrances que je ressens, pas à ma vie, en tant que telle.

Je ne sais plus quoi faire de moi…

Parce que vivre sans M, c’est l’enfer à chaque jour.

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Très chère @IsabelleD,

Il est rare que je ne sache pas comment aborder ou conseiller quelqu’un qui marche dans le même sentier que le mien… Pour ma part cela fait 2 ans et 7 mois que ma personne est disparue de son propre gré.

Tu sembles porter sur tes épaules tout le poids de sa décision de s’enlever la vie. Il me semble évident que cela ne peut être le cas dans son entièreté…

Plusieurs incidences, événements, expériences font en sorte qu’une personne en vienne à cette conclusion, à cette finalité. Tu n’es pas la seule raison pour laquelle M a mis fin à sa vie. Il te faudra de l’aide professionnelle afin de cheminer et comprendre que plusieurs facteurs sont en causes. Cela ne veut pas dire que tu sauras les causes pour lesquelles elle est passé à ĺ’acte. C’est bien entendu l’un des plus grands mystères avec lesquels plusieurs d’entre nous avons à composer avec…

Cela nous hante au plus profond de nos entrailles pour un bon moment mais il faut composer avec ce casse-tête sans fin et finalement lâcher prise de ce que l’on ne contrôle pas…

Bon cheminement. :beating_heart:

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Isabelle je comprends tellement ce que tu vis ou plutôt ce que tu subit.

Le sentiment de n’avoir pas fait sa job d’écoute et d’être là c’est tout à fait plausible mais maudit que c’est difficile.
Moi c’est mon fils de 42 ans qui a mis fin à sa vie il y a 7 ans et à chaque jour j’ai de gros flashback mais ne désespère pas tu es encore dans une tempête qui s’apaisera lentement même si tu n’y crois pas.

Donne toi du temps et essaie d’en parler le plus possible mais je sais que notre entourage n’est pas toujours disponible à t’écouter, moi je lis souvent les tristes histoires sur ce groupe et ça fait du bien de sentir qu’on est pas seule.

Je t’envoie un immense câlin rempli d’empathie. Accorde toi du temps de rien faire et du temps pour bouger.

Bye Gina

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En premier lieu je t’offre toutes mes sympathies pour la perte de ta meilleure amie.
Tu n’auras jamais toutes les réponses à tes questions mais tu ne peux pas porter le poids de la culpabilité de son suicide.
Je t’encourage a consulter une intervenante car il faut que tu parles et de te libère de ce poids et on ne peut pas toujours le faire avec des proches qui eux sont passés à autre chose..
Courage!

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