M va avoir 29 ans lundi. Avant, j’avais l’habitude d’écrire mes romans avec elle. On se partageait nos histoires, on s’aidait mutuellement dans nos récits. Depuis son départ, j’ai du mal à écrire, déposer des mots sur des feuilles de papier, à l’ordinateur. J’ai l’impression, je le réalise, de toujours attendre son feedback. Qui ne viendra jamais plus, je le sais, et ça me fait mal.
M2, ma seconde meilleure amie, m’a demandé de dresser une liste de choses que j’aime, afin de mieux me connaître sans M. Je ne l’ai toujours pas fait. Écrire a toujours fait partie de moi. Je ne me suis jamais vue porter un seul chapeau dans ma vie…Écrivaine, journaliste…j’ai toujours voulu faire plus d’une chose à la fois Aujourd’hui, je n’arrive plus à en faire une seule. M me manque. Je me sens coupable quand j’ai des petits moments de bonheur, des réussites. La présence de son absence me gagne et je me perds. non, je ne suis pas qui je suis sans elle. Ai-je vraiment envie de le savoir? M et M2 sont mes cœurs cosmiques, mes sœurs de vie.
Je ne comprends ce que je fais ici, alors que M avait toute la vie devant elle. Je me sens comme un échec depuis sa mort, quoique j’ai pu l’être bien avant son départ. Je me sens envahie par la noirceur, je me sens plus bitchy, plus le temps passe. La bienveillance me déserte.
Je ressens tellement de colère, d’incompréhension, de solitude dans mon quotidien.
Il n’y a que dans les livres que je me retrouve un peu; lire me fait du bien à l’âme, me fait oublier mes soucis. J’aimerais retrouver la passion d’en écrire, d’en écrire juste pour moi. Je ne sais pas où je m’en vais et pourquoi. Je navigue sur une mer changeante, les aléas de la vie me bouleversent et me laissent sans mots.
Bonne fête M. Tu es dans mes pensées à chaque jour qui passe. Je t’aime!
@IsabelleD
La perte d’un être cher semble souvent insurmontable. Le naufrage dans lequel l’on se retrouve, bien malgré nous est truffé de hauts et de bas, nous sommes à la merci du tempérament de l’océan avec ses vagues gigantesques à appréhender.
Ce n’est pas facile à y naviguer, il est tout à fait normal de ressentir de la colère, de l’incompréhension, de la solitude, du désespoir, de la grande tristesse et j’en passe.
Dans les périodes d’accalmie, tu fais bien d’épancher sur papier ou sur ce forum tes états d’âmes c’est si libérateur. C’est d’accueillir en toi ce deuil et d’y faire face, ça prend du courage pour l’affronter mais c’est selon moi un mal nécessaire, le calme ressenti une fois l’affrontement terminé est un baume à notre âme meurtri. Il est tout à fait possible de cohabiter avec la douleur de ta perte et la continuité de ta vie respective, je te souhaite de tout cœur que tu y parvienne dans un avenir rapproché, tiens bon! 
Bonjour IsabelleD,
Je ressens beaucoup d’empathie pour tout ce que tu vis. J’ai passai et je continue de passer par les mêmes vagues d’émotions depuis des années. Félicitation d’avoir le courage de le partager avec nous. Je suis certain que toute la communauté partage ton vécu. Il faut continuer d’essayer d’avancer même si on a souvent l’impression de faire du surplace ou pire de reculer… Mais chaque jour de plus passé sans nos proches et une victoire en soi et une preuve de notre amour éternelle, et ce, malgré nos crises de colère…
Seuls tous ensemble,
MykHel