L'incompréhension et la douleur

Mon petit frère s’est enlevé la vie et depuis, je suis dans un état de tristesse incommensurable. J’ai l’impression d’être en flottement. Je fais les choses sans vraiment les faire. Je me sens absente. Il me manque déjà tellement. Toute la famille est dévastée et sommes dans l’incompréhension. Sa souffrance était trop lourde à porter, la vie n’a pas toujours été tendre avec lui. Et je sais que nous devons respecter son geste. Mais il est parti sans rien laisser, pas même un mot ou une note. Je ne sais pas par où commencer mon deuil…il y a tant d’émotions qui s’entrechoquent…c’est un tsunami.

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Bonjour Rachel,
Mon frère s’est aussi enlevé la vie il y a de ça un an,deux mois et 23 jours .C’est insupportable comme souffrance , je peux vous comprendre.Il me manque aussi , à tous les jours de ma vie , tellement.Il ne nous a rien laissé nous non plus , mais nous savions sa souffrance , et sa volonté de partir …ou d’arrêter de souffrir , nous avons tant essayé de le garder parmis nous , nous n’avons pas réussi , quel sentiment de culpabilité insupportable nous mine à chaque jour et chaque nuit.Je comprends le tsunami , je le vis aussi , ça fait tellement mal en dedans.Il n’y a pas vraimentde "facon"de vivre son deuil , je vous dirait faites-le une journée à la fois , et même une heure à la fois , une minute à la fois et même une seconde à la fois parfois quand la douleur est trop vive .Je ne sais moi-même trop que faire et comment traverser cette tempête, j’apprends en faisant un petit pas à la fois et ce n’est pas rare que je recule de plusieurs pas pour laisser place à ma peine…Courage , je suis de tout coeur avec vous , prenez du temps pour vous et n’ignorez jamais votre chagrin , vivez-le pleinement.

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Bonjour Rachel, je ne sais pas depuis combien de temps votre frère est parti? Moi ça fait 5 mois pour ma fille donc assez récent. Je te comprends, c’est normal je crois pour plusieurs de se sentir un peu comme un robot sur le pilote automatique parfois ou un peu comme dans un rêve éveillé. Des fois je me dis que ma fille est partie faire son roadtrip à Malibu dont elle rêvait et qu’elle reviendra un jour comme si de rien n’était…Mais non malheureusement de ce voyage-là ils ne reviendront jamais…
Pour faire le deuil, nous ça nous a aidé de lire le livre Après le suicide d’un proche de Christophe Fauré, psychiatre français. Il aborde plusieurs thème comme la colère, le fameux Pourquoi, le sentiment de culpabilité, etc…qui sont particuliers au suicide. Je suis de tout coeur avec vous.

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Merci Stef. Ça fait 10 jours. Tout est si à vif. J’essaie de garder la tête hors de l’eau, mais c’est dur. C’est comme si la vie avait perdu une couleur qui ne reviendra jamais. Je ne me vois pas retourner travailler. Tout me demande un immense effort. Je suis constamment fatiguée, même si je dors un 8 heures comme d’habitude. Et, comme vous, je m’attends à voir mon petit frère faire signe de vie; qu’il m’appelle, m’envoie des messages, je le cherche au coin des rues, etc… Le rêve éveillé est vraiment une bonne image. Rien ne semble réel. Merci pour la suggestion de livre. Je pense à vous et vous envoie de douces et bienveillantes pensées :green_heart:

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Courage Lelou, c’est si dur, si confrontant toutes ces émotions. Je sais que mon frère souffrait et que maintenant il est apaisé, libéré. Mais j’aurais aimé qu’il le soit ici, avec nous, sa famille. Qu’il trouve la paix de son vivant, auprès de nous. Ça c’est dur. La culpabilité… Le manque. Les doutes. Les questions sans réponses. J’essaie de garder la tête hors de l’eau, une heure à la fois, mais tout m’avale rapidement. Je vous envoie de bienveillantes pensées :green_heart:

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@Rachel, merci pour votre partage. Comme vous le dites, tout est si à vif. Le suicide peut donner une impression de libération pour la personne qui fait ce choix. Toutefois, la souffrance se transfère sur les personnes qui restent.

Le flot d’émotions, de réactions et de questionnements que vous vivez est légitime. Prenez le temps de vivre ces émotions, une heure à la fois, une minute à la fois. Sachez que vous pouvez à tout moment contacter un intervenant qualifié pour discuter de ce que vous vivez, ne restez pas seule contre ce tsunami.

Vous pouvez téléphoner au 1 866 APPELLE (1 866-277-3553), clavarder avec un intervenant ici ou composer le 535353 pour communiquer par texto.

Ariane :orange_heart:
Équipe de modération

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Merci Ariane pour votre support et vos bons mots. :orange_heart:

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Merci de vos témoignages, je me sent moins seul dans le monde parallèle du deuil par suicide.
Mon fils est décédé le 1er août, 22 ans, sans que tout les gens qu’ils l’aimaient n’ai eu de signes, aucun mot, aucun appel, aucun message, rien. La veille il parlait encore de ses projets…
Je vis des vagues ( tsunamis comme j’ai lu ici) à répétition tout les jours depuis.
Je suis vide et plein en même temps.
Je ne suis plus en crise comme la première semaine mais j’ai toujours aussi mal en dedans et je pleure tellement…
Est ce qu’avec le temps la douleur s’amenuise? On apprend à vivre avec?
Bon courage à tous, et comme une amies m’a si bien dit, je vous entour d’une grosse couverture de douceur.

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Bonjour Pere_en_deuil,

Je suis de tout coeur avec vous. Moi j’ai perdu mon frère par suicide il y a 4 mois. Les 4 mois les plus longs et courts de ma vie à la fois. La douleur s’amenuise au fil du temps, petit à petit. Le vélo m’aide énormément. C’est important de trouver des choses qui nous font sentir mieux - sans se forcer, dans la mesure de notre possible.
Au fil des jours, on apprend à ne pas juger le geste de la personne qui s’est enlevée la vie, à tenter de comprendre la souffrance. L’apaisement n’est pas encore au rendez-vous en ce qui me concerne, mais j’ai choisi d’aller vers la vie, pour honorer celle que mon frère ne vivra pas. J’ai constamment son image en tête et, quatre mois plus tard (c’est encore très frais), c’est l’absence et l’ennui qui ressortent beaucoup. Alors je comprends votre état et les vagues qui vous submergent, vu que c’est si récent encore. Il faut y aller à son rythme, accepter de se faire aider (un accompagnement est offert gratuitement au centre de prévention du suicide) et se reposer beaucoup. C’est une peine immense qui prend beaucoup de notre énergie vitale. Mais remonter la pente est tout à fait possible. Parler de l’être cher, au fil des jours, fait du bien aussi. L’évocation de souvenirs… Moi qui suis une soeur et la fille de parents endeuillés par la perte brutale de notre beau Léo qui n’avait que 26 ans, je vous envoie de sincères pensées. Courage et au plaisir de vous lire à nouveau ici. Prenez soin de vous. Rachel

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