Le mois de Novembre…

Le mois des morts….moi je l’appelle maintenant le mois des survivants……maudit mois de marde….je suis pas superman…je ne suis pas mieux que vous….j’y pense tout le temps….et des fois la tristesse l’emporte…je sais quoi faire et comment ca va aller…comment la énième vague va sans aller….mais calvaire que ca fait mal…a chaque fois…et malheureusement sûrement pour toujours….Faque aujourd’hui je me dirai ce que je dis a tout le monde…un jour a la fois….une esti de journée a la fois…

6 « J'aime »

Votre partage nous touche @powder. S’accorder la douceur et la bienveillance qu’on offre aux autres est effectivement important.

Il peut être difficile de voir comment il est possible de surmonter les prochaines vagues quand nous sommes déjà en train d’affronter une vague et que nous essayons de relever notre tête hors de l’eau. C’est là que le « une journée à la fois », « une heure à la fois », « une vague à la fois » prend tout son sens également.

Il n’existe pas de recette universelle ou miracle sur la façon de comment vivre un deuil. Ce n’est bien souvent pas une épreuve que l’on peut surmonter comme Superman, en étant invulnérable aux émotions. C’est, entre autres, ce qui fait en sorte que cette communauté est ouverte aux émotions des autres et qu’elle est empreinte de sensibilité, d’empathie et sincérité.

Vivre ses émotions, qu’elles soient positives ou négatives, fait partie intégrante du processus de deuil. Certes, la tristesse peut l’emporter… En même temps, il est parfois plus énergivore de combattre les émotions douloureuses plutôt que de les tolérer. Si vous en ressentez le besoin, nous vous invitons à cliquer ici pour découvrir quelques stratégies d’autogestion pour entretenir l’espoir.

Nous sommes avec vous.

Ariane :orange_heart:
Équipe de modération

3 « J'aime »

Merci Ariane je vois ce forum comme une extension de mon groupe de soutien. Notre groupe n’est pas statique en ce sens que de nouvelles personnes se greffent au fur et a mesure que les plus anciens partent ce qui donne une vue d’ensemble au nouveau sur quoi s’attendre et surtout avoir l’espoir que ca va aller mieux un jour….Mais il faut aussi qu’il voit le côté moins beau……comme je l’ai écrit. Des fois ca devient sombre assez vite et tu retombe brutalement. C’est la grande vérité des survivants. La plaies ne sera jamais guérite et comme une vielle blessure qui réagit quand il fait humide bien celle ci réagit quand tu vis des situations stressantes ou qui se rapproche a se que tu as vécu…

Tout n’est pas sombre je vais déja mieux…je suis bien entourer. Des fois le rocher que j’ai bâti pour resister aux vagues de mes proches s’affaiblit un peu et ils me soutiennent….ca me donne le temps de le rebâtir pour être prêt quand ils auront besoin de moi……C’est ca aussi ma job de père….j’ai perdu mon fils mais il me reste 3 filles et une épouse qui ont besoin de moi…la vie continue malheureusement…manque juste un morceau de mon coeur qui ne reviendra jamais……

4 « J'aime »

@powder
Oui, Novembre c’est un mois particulier pour moi aussi. Dans quelques jours ce sera le morbide 1er anniversaire de son décès par suicide.

Cela a malheureusement une saveur amère bien particulière. Depuis quelques temps j’essaie de me convaincre que ce n’est qu’une marque temporelle dans le temps, mais c’est plus important que cela. Mon deuil s’est scindée en deux ces dernier temps. Dans les premiers mois, il y a eu le deuil de la personne physique; Son accueil au retour à la maison, son sourire, sa gaiété, son sens de l’humour, son empathie, sa camaraderie et son amour pour ma personne. Une équipe de feu, une union si forte…

Après quelques mois, ce deuil de la personne s’est transformé en celui des abandons de mon futur qui a quitté avec lui… Notre « wishlist » pour la retraite à deux, la nouvelle propriété dans un futur rapproché, plus petite suite au départ de notre fille du nid familial, la « bucket list » de destinations voyage des prochaines années et j’en passe.

Tu semblais si heureux et amoureux dans tout cela, ton départ précipité et sans avertissement m’a scier les 2 jambes instantanément et le deuil de tous ces rêves et aspirations que l’on avait évoqués sont à présent au premier ordre de mon désarroi.

Il est très difficile ce soir et à la veille de cette première année depuis ton décès de composer avec toutes ces émotions lourdes et difficiles à digérer, tant de questions sans réponses suite à ton geste de t’enlever la vie. Quoique je fasse, tu es toujours dans mon champ de vision journalier malgré ton décès.

J’essai de tourner la page mais tu t’accroches à mon âme tel un velcro persistant. :cry::broken_heart:

5 « J'aime »

@Cachou
Très chère cachou…te lire me fait mal et on ne se connait même pas…en fait oui on se connait un peu…par les circonstance…par les évènements subies…par l’âge qu’on doit être tout prêt l’un et l’autre. On devient philosophe et poète on dirait après avoir vécu le suicide…comme si notre âme avait besoin de crier sa souffrance….

Le 1 an n’est pas facile non……tout ce qui a été refoulés par la tête revient brutalement…les barrières construites a force de positivisme explosent temporairement….on redevient…le temps d’un instant…au jour 1….LE JOUR…celui qui nous a a jamais transformé….

Oui comme tu le décris moi aussi je l’ai vécu en deux temps et après en avoir jaser avec d’autres survivants je crois que beaucoup le vivent de cette manière. Au début dans l’effroyable souffrance effectivement on se scinde en deux…pas le temps de niaiser les journées sont deja assez longue le futur est un luxe qui nous échappe…donc on se concentre sur l’être qu’on a perdu. C’est sa présence qui nous manque. On le voit partout ou devrais-je dire on le cherche partout. Mais tranquillement le corps se remet en marche. Après tout on a une vie a vivre. Celle qu’on a toujours cru avec force qui voulait la peine de vivre…celle qu’on aurait jamais pensé que l’Autre quitterait brutalement et sans crier gare. Et le futur recommence a apparaître doucement dans le quotidien. C’est le deuxième choc et j’oserais dire celui qui fait le plus mal. Il est éternel. Tout les projets que tu vas bâtir sera en solitaire dans ton cas. Dans le mien tout ce qui est accompli par mes enfants et mes nieces/neveu (ma belle famille en est une grosse :slight_smile: ) ne sera jamais vécu par mon gars. Quand tu te projète et qu’il manque un morceau on dirait que tu repars la roue de la souffrance et surtout, dans mon cas, l’introspection devient plus forte. Des parcelles de cette journée et des autres qui l’entourent apparaisse tranquillement. Le puzzle prend forme. Manque juste un morceau. Moi j’ai réalisé que cette fin de semaine la j’ai probablement vécu une des plus belle journée et une des pires de ma vie. Le samedi ca été magique. On reconnectait on avait du fun on riait j’avait écrit a ma femme combien j’avais eu du fun. Et le lendemain sans voix (probablement que j’avais hurlé avant seule dans le bois il me manque juste un petit bout) j’annoncais en chuchotant la pire chose que tu peux annoncé au téléphone a ta femme.

Je sais même pas pourquoi je te conte ca…j’étais parti sur une longue envolé pour tenter se te soulager et me voila entrain de parler de moi…probablement pour établir un semblant de comparaison et t’aider par des exemples a trouver ta voie. Car malgré tout ce que je vais écrire ou de dire ta voie ne sera pas la mienne. Il est de ton ressors de la trouver.Je commence a trouver la mienne…. Je te souhaite le bonheur. Bizarre hein cette phrase? Non…pas du tout….le bonheur est possible a travers cette souffrance. En fait le bonheur doit être cette force qui va contebalancer ce malheur que tu as vécu. Et ce bonheur tu vas le trouver dans plein de petite chose…et ce bonheur…petit au début…deviendra ton parapluie lors de journée plus sombre quand rien ne semble aller….bon j’ai assez écrit…je te serre fort….

5 « J'aime »

@Powder

Merci pour ta lecture mais surtout d’avoir pris le temps de nous partager ton expérience et ton état d’âme sur la situation. Des fois lorsque je me mets à écrire je me dis que c’est trop long, que c’est sans intérêt mais ça me fait tellement de bien, ça me libère d’un poids sur les épaules et je ne me censure jamais. Je vois bien que lorsque l’on laisse les vrais émotions se pencher par écrit, que cela rejoint certains d’entre vous qui ont vécus des états d’âmes semblables vu les circonstances et les événements subies pour reprendre tes paroles. C’est vrai, l’on ne se connaît pas dans la vraie vie, mais l’on se reconnaît dans l’épreuve que l’on traverse «ensemble». Les émotions et les phases traversées en tant que survivant du suicide, que l’on aie perdu un enfant, un conjoint ou tout autre membre de nos familles ou encore un très bon ami, l’on passe sensiblement par les mêmes étapes à un moment donné de notre deuil. Il y a quelque chose de réconfortant de savoir que l’on est pas seul à se sentir de cette façon.

Tu n’as surtout pas à t’excuser de nous raconter quoi que ce soit, perds-toi dans tes envolées d’écriture car cela est libérateur. De plus, moi aussi j’ai tendance à tourner mes interventions d’écriture vers mon expérience personnelle et à parler de moi. Que veux-tu, le suicide est un geste solitaire et nous les survivants, l’on hérite violemment de cette souffrance morale bien malgré nous. Le suicidé transfère son mal à l’âme à ceux qui restent, il est normal de vouloir s’en débarrasser et pour se faire il faut en parler afin d’évacuer tout le négativisme, la peine et le désarroi qui nous accapare suite à ce geste radical. Je trace ma voie dans ce chemin sinueux et semé d’embûches du mieux que je peux, j’arrive aussi à y trouver toutes sortes de bonheur dans les petites choses simples. Ça c’est un côté positif de la «nouvelle moi version 2.0». Lorsque l’on côtoie la mort de si près, l’on s’extase plus facilement devant le beau de la vie. L’on apprécie plus les discussions entre amis, un bon repas, un coucher de soleil, le sourire d’un individu, la vie est belle lorsque l’on prend le temps de la savourer. Il y a environ un an, pendant ma guérison, j’ai semé un champ de bonheur, la gestation fût longue mais à présent je commence à y récolter les fruits… Lors des jours de pluie sombres et maussades, j’ouvre mon «parapluie de bonheur» (merci pour cette illustration) et je souris à la vie. :smiling_face:

Je te serre dans mes bras de toutes mes forces également.

Bonne journée.

5 « J'aime »

Dur mois, oui, quoi que personnellement ma tragédie s’étant déroulée dans une chaude, belle, ensoleillée journée de juillet - la journée d’été parfaite - jusqu’à ce qu’elle devienne abominablement atroce… Je dois admettre me sentir un peu mieux dans ce froid qui revient, les paysages qui changent, qui changent « le décor ». J’anticipe toutefois la période des fêtes et je n’apprécie pas toutes les décorations qui commencent à s’installer partout, les chansons de Noël, tout ce qui me ramène a ces « festivités » à venir, … Toutes ces traditions associées à la famille, quand la famille est déchirée par une telle bombe,… Ça change de couleur… Bref novembre est pour moi synonyme d’anticipation du temps des fêtes… Mais je vous lis et je me rappelle de continuer d’avancer comme je l’ai toujours fait depuis le début, 1 jour à la fois. On traversera le pont « Noël » quand on sera rendus là. On décorera si on a le goût, quand on aura le goût. On verra… On en fera une journée comme une autre, sans flaflas, si c’est ce que sa prend. On honorera l’absence dans la tristesse au besoin… C’est correct aussi. Pas besoin d’être dans la joie et l’allégresse parce que c’est le 24 décembre au soir.

En passant, si certain.e.s lisent en anglais, j’ai débuté l’ouvrage It’s ok not to be ok de Megan Devine Et je le recommande… c’est pas facile, après en avoir écouté plusieurs passages sur Audible j’ai pleuré tout l’après midi jusqu’à m’en endormir … mais ça fait du bien. J’espère que ça pourra faire du bien a d’autres

6 « J'aime »

@Cachou , @powder , @Meduse ,

Merci, sincère merci de la part de tous les membres de la communauté. Si j’ose parler pour l’ensemble, aujourd’hui, c’est que je suis convaincue de la légitimié de ce forum et du bienfait que vos partages ont pour l’ensemble de ceux qui vous lisent. J’y crois fermement.

Merci de rappeler que le partage par l’écriture est un outil très puissant. Qu’on soit celui qui écrit ou qu’on soit celui qui lit. Écrire pour être lu ou seulement pour écrire. Lire pour répondre ou simplement pour lire. Tout ça est salvateur et aidant. Si on pleure en lisant, si on souffre, on trouve aussi réconfort, on trouve un miroir ou une couverture réconfortante…

Merci de ne pas vous censurer quand vous sentez le besoin d’écrire, de partager.

Merci de rappeler la force de l’union dans cette épreuve, malgré vos vécus individuels uniques.

Je termine en rappelant une image forte, un symbole fort de la reconstruction et de la patience dont vous faites preuve, évoquée ici par un d’entre vous: "semer un champ de bonheur’'. :orange_heart:

De tout coeur avec vous,

Stéphanie :purple_heart:
Équipe de modération

6 « J'aime »

Courage. Je partage votre peine. Je suis en « road trip » pour occuper mon esprit et mes journées avec milles choses à gérer. Sans grand succès d’ailleurs. Je voudrais toujours que ma blonde soit avec moi. Merde à ce mois, à tous les mois… Je vais penser à vous…

6 « J'aime »

Et nous penserons à toi.

4 « J'aime »