Bonjour, ma situation est particulière. Mon père s’est enlevé la vie en décembre dernier. Il était proche aidant de ma mère qui est handicapée physique. Donc je me retrouve sa proche aidante, sans l’avoir voulu. Comme je suis fille unique, je m’occupe de gérer la succession. Je dois vider la maison familiale pour qu’elle soit vendue. Je vivais à 1000km de chez mes parents, j’ai des ados, un chum, un travail, mais j’ai dû passer tout l’été loin de chez moi. Pour gérer tout ça. C’est colossal comme tâche. En plus du deuil de mon père. En plus des soins à ma mère qui est très demandante et dans de déni de ses limitations. Je suis en colère envers mon père d’avoir posé ce geste au lieu de demander de l’aide. J’en veut à ma mère, d’être si difficile et un élément de plus à gérer dans tout ceci. La proche aidance c’est difficile, surtout quand c’est imposé. Je peux difficilement faire mon deuil et prendre soin de moi. Jen veux à ma mère, qui n’est pas étrangère au décès de mon père, mais je ne veux pas lui parler de ça. Je veux prendre un peu mes distances avec elle pour me protéger mais je ne peux pas. C’est lourd. Merci de me permettre de dire ces choses ici.
Bonjour, dans mon travail, j’ai eu le plaisir de côtoyer des proches-aidants comme vous. J’ai pu constater à quel point c’était demandant et prenant pour eux, et de bien des façons… et au quotidien…
Il leur est très difficile de se préserver, impensable dans leur grand cœur de prendre une distance pour se protéger.
Ajoutons à cela un deuil comme celui-ci, ouf…
Je pense qu’il y a de très bonnes ressources CIUSSS pouvant soutenir votre mère au quotidien.
Vous méritez du répit et du temps pour vous, pour votre vie et pour votre deuil
De tout cœur avec vous 
Le décès a eu lieu il y a 3 mois. J’étais inondée de douleur : tristesse, incompréhension, culpabilité, colère…
Devant ma culpabilité, je me suis scrutée à la loupe, ne négligeant rien de notre histoire, revisitant chaque recoin. J’avais besoin de vérifier les « est-ce que j’aurais pu ». J’avais besoin de comprendre aussi…
Avec le recul d’aujourd’hui, je crois que je cherchais ma responsabilité, afin qu’on ne le juge pas, parce que ça, ça m’est insupportable. Qu’on ne lui fasse pas plus de mal qu’il en a eu déjà.
Ma culpabilité s’est apaisé lorsque j’ai compris qu’il n’a pas pu/su demander et qu’en retour, je n’ai pas pu faire.
Lorsque j’ai consulté la 1ere fois, on m’a dit que je pourrais vivre de la colère. Je me suis dit que ça non, puisque je ne pourrai jamais lui en vouloir, qu’il était souffrant…
Récemment, j’ai réalisé avoir de la colère depuis le début. Non-exprimé, puisque je me sens mal d’en ressentir par rapport à lui …
C’est ma prochaine étape je crois…
Nous espérons que vous trouvez quelques moments de répit à travers ce quotidien chamboulé @Psyduck. Nous sommes de tout coeur avec vous. Nous vous encourageons à observer et à identifier ce qui vous fait du bien et ce qui vous apporte du réconfort, c’est important.
Je me permets de vous joindre cette section du bottin de ressources de suicide.ca qui regroupe plusieurs ressources pour les proches aidants en fonction de la région où vous habitez. Cliquez ici pour voir les ressources.
Cette section qui s’adresse aux endeuillés par suicide peut également vous apporter quelques conseils.
Comme le mentionne @Jo80, la colère est une émotion qui peut être ressentie. Il est possible d’éprouver de l’amour pour la personne décédée, tout en ressentant de la colère. Ces deux émotions peuvent coexister et il est parfois nécessaire d’accueillir et de vivre ce mélange d’émotions pour ainsi retrouver un peu plus de calme éventuellement. Ce que vous vivez est valide.
Si vous avez besoin de discuter avec un intervenant qualifié, vous pouvez clavarder avec un intervenant en cliquant ici ou en composant le 535353 pour communiquer par texto, le 1 866 APPELLE (1 866-277-3553) pour parler avec un intervenant au téléphone. Ces services sont gratuits, confidentiels et disponibles 24/7.
Bon courage,
Ariane 
Équipe de modération