Je suis à la même place que vous. Deux mois que mon fils 21 ans s’est enlevé la vie. Je ressasse tout tout. Je n’en peux plus de me culpabiliser. Et si et si et mais et mais sans cesse. C’est terrible! Je me répète que je suis forte. Souvent je me coule de mes émotions c’est trop difficile.
Mag bienvenu parmis nous (bon j’aimerais mille fois mieux que tu n’ayes jamais eu besoin de site…). On prends de grande respirations……1h a la fois dans ton cas. Quand émotions sont trop fortes on arrête tout……un truc est de prendres conscience de ce qui t’entoure…tu les nomment dans ta tête…des objets que tu vois…des sons que tu entends…des odeurs (y’a une méthode mes a matin elle m’échappe). Tu répètes ca le nombre de fois que tu as besoin et ca va aider ton cerveau a se reconnecter sur le moment présent…surtout la nuit.
Je pourrais disserter sur toute les étapes qui tu vas vivre mais ce n’est pas le moment de le faire. La tu es encore toute fragile. Ca vient d’arriver. On respire et on vit 1h a la fois. Juste ca c’est deja beaucoup. Le reste on aura tout le temps du monde d’en parler. Car malheuresement on peut rien changer. Il a choisi une solution permanente pour un problème passagé….bon courage
@Mag Bonjour Mag!
Si tu te retrouves aujourd’hui sur ce forum de discussions c’est que tu as senti que tu avais besoins d’avancer, de te comparer et de voir comment d’autres vivent avec ce deuil par suicide qui est si difficile. C’est bon signe!
Je tiens à te rassurer, ce que tu ressens et ce que tu ressasses sans cesses pour reprendre tes mots, est tout à fait normal malheureusement. L’on est en quête de savoir ce que l’on a pas vu, entendu ou compris du mal de vivre de l’être tant aimé qui a décidé de nous quitté si brutalement. Tu vas repasser au peigne fin dans ta tête des tas de conversations et situations vécues avec ton fils afin de voir si tu ne pourrais pas déceler quoique ce soit que tu n’aurais pas fait correctement ou maladroitement… Il est bien possible que tu n’arrives pas à trouver aucunes failles dans votre passé et il faut commencer à se faire à l’idée.
Présentement tu as des circuits émotionnels qui sont non fonctionnels de par le fait que ton cerveau les a mis en dormance pour te protéger d’un court circuit mais tu dois, lorsque tu ressens de la souffrance, de la peine, de les vivre et les exprimer un peu, au compte-goutte s’il le faut. Voit cela comme une soupape de sûreté qui laisse passer le trop plein d’émotions afin de recalibrer le tout.
Courage et continue à nous donner des nouvelles prochainement.
Tes mots sont tellement gentils!
Merci pour ce retour si bienveillant.
Je te fais un gros câlin .
Bonjour à tous!
Je suis nouvelle sur ce forum. C’est une intervenante du Centre de prévention du suicide de Québec qui m’a suggéré de visiter le site parce que je lui disais que j’aimerais savoir comment font les gens pour vivre après le suicide d’un de leur proche. J’ai lu plusieurs des échanges sur le forum, et je comprends tellement votre douleur. Je me sens tellement proche de ce que vous vivez.
J’ai perdu mon fils. Deux jours avant ses 17 ans, 2 semaines après sa cérémonie de graduation du secondaire, 6 jours après son bal de finissant, il s’est enlevé la vie. Le 28 juin dernier ma vie s’est arrêtée. J’ai cru que j’allais mourir moi-même sur place quand l’infirmière m’a dit que c’était fini, qu’il n’y avait plus rien à faire. J’ai eu l’impression qu’on était en train de m’arracher le cœur. Et puis je me suis dit que c’était impossible, que ça ne se pouvait pas, que c’était un cauchemar et que j’allais me réveiller. Ils m’ont conduit jusqu’à lui. On aurait dit qu’il dormait, sauf qu’il était tellement pâle. Mais il était tellement beau, comme toujours.
Depuis, je vis par procuration. Au travers de mon autre garçon de 14 ans et pour lui. Je n’ai pas de famille au Québec puisque je suis une expatriée de France, et toute ma famille est là-bas. Je vis au Québec depuis 20 ans, mais je suis séparée du père de mes enfants depuis 11 ans. Je n’ai que mon amoureux et ma mère qui fait le voyage de temps en temps. Nous sommes donc allés vivre chez mon amoureux pendant le premier mois et demi après le décès de mon fils. Je ne pouvais pas rester chez moi, au milieu de mes souvenirs de mon fils, de toutes nos photos, de ses affaires à lui…Tout me faisait mal. C’était insupportable. Le médecin m’a prescrit des affaires pour calmer l’anxiété, je me sentais sur un nuage presque tout le temps, et je ne me souviens pas de la plupart des choses qui se sont passées cet été. Juste ma peine et ma douleur.
Je suis suivie au CPSQ, j’ai fait des lectures sur le sujet, je vis mon deuil, et un mois et demi plus tard je suis de retour chez nous. J’ai lu le livre de Christophe Fauré, ‹ ‹ Après le suicide d’un proche, vivre le deuil et se reconstruire › ›. Je pense que quelqu’un en a parlé dans les échanges, et c’est vrai que ça aide un peu. Ça aide à comprendre le processus du deuil, et de tout ce que le deuil par suicide engendre comme sentiments (culpabilité/regrets/incompréhension etc), et qui n’existe pas dans les autres deuils naturels ou accidentels. Ça aide un peu, ça fait du bien, ça soulage mais ça n’enlève pas la peine. Ça n’enlève pas la douleur. Ça n’enlève pas la colère contre la vie ou le sentiment d’impuissance. Ça aide à comprendre mais ça ne change rien au résultat. Une fois que j’ai fait le tour des sentiments qui m’animent face à cette réalité et le tour des questionnements, du fameux ‹ ‹ pourquoi › ›, même si je trouve des pistes de réponses (la plus grosse étant une rupture amoureuse qui lui a totalement fait perdre sa confiance en lui et son goût pour la vie), ça ne le ramènera pas, et je suis toujours là avec mon immense peine, mon sentiment de ne pas avoir fait ce qu’il fallait, et ma douleur de ne pas avoir compris la sienne, et pour toutes les choses que nous ne ferons pas ensemble et l’adulte qu’il ne deviendra pas. J’ai tellement mal que parfois ça m’empêche de respirer. Quand ça arrive, je me rappelle que j’ai un autre garçon et qu’il faut que je vive pour lui. Parce qu’il a déjà trop souffert. J’essaie d’avancer, je fonctionne pour lui…Je m’en occupe, je fais à manger, la lessive, le ménage bref ce qu’il faut et qui sont la base mais je n’ai pas de joie dans le cœur, je n’ai plus de projet pour me faire avancer, à part lui. Je ne sais plus comment être bien dans la vie. Je vois le monde autour de moi continuer à faire leurs affaires, à vivre et à avoir du fun, et j’ai l’impression que moi je me suis arrêtée quelque part en chemin et je ne sais plus comment reprendre la route. Je ne comprends pas comment la terre peut continuer à tourner, comment le monde peut continuer à être heureux alors que mon garçon a arrêté de vivre. Mes garçons sont toute ma vie, et je viens d’en perdre un. Et il faut que je continue alors que la moitié de mon cœur est arrachée. Alors si quelqu’un sait comment on fait pour vivre après ça (je dis bien ‹ ‹ vivre › › pas ‹ ‹ survivre › ›…un conseil? une idée à laquelle m’accrocher? Quelque chose, une image, un mantra qui me ferait du bien, qui me rassurerait et auquel je pourrais m’accrocher quand j’ai du mal à respirer, tellement ma douleur est grande? Puisque je sais que vous savez tous ce que je vis…D’avance merci !
Ma très chère Matou24, mon coeur de mère saigne à profusion à la lecture de ton texte… Je ne peux même pas essayer de me mettre à ta place pour comprendre ton énorme perte si précieuse… dans mon cas c’est mon conjoint qui est parti de son gré bien trop tôt. Je n’ai malheureusement pas de cure miracle afin de calmer ton chagrin, ta déchirure cruelle à l’âme, personne n’a d’antidote pour un tel mal atroce…
Tout ce que je peux te dire c’est, comme tu le fais présentement, accroche-toi et continue pour le fils qui est toujours vivant, il mérite tout ton amour. Tous les deux vous penserez vos plaies doucement ensemble. Le processus de deuil par suicide n’est pas facile et c’est un long cheminement qui n’est pas de tout repos, entoure-toi d’aide professionnelle (psychologue) ou du moins d’un groupe de discussions pour gens endeuillés afin de verbaliser et vivre toutes les émotions que tu vis présentement. C’est gros, très gros ce que tu vis, c’est si récent aussi, soit très indulgente envers toi même, essai de te reposer, tout ton corps est hypothéqué présentement.
Prends soins de toi en premier afin d’être en mesure de pouvoir prendre soins des autres par la suite.
Je t’envoi un gros câlin bienvaillant virtuel.
Merci Cachou pour tes mots d’encouragement…je ne lâche pas, je ne veux pas que mon autre garçon grandisse avec une maman dépressive et triste tout le temps, c’est déjà assez difficile pour lui d’avoir perdu son frère…mais c’est vraiment pénible et douloureux et je sais que tu le sais… j’essaie d’avancer un jour à la fois…(Je n’ai pas trouvé d’autre groupe de parole que celui du CPSQ qui doit partir (peut être) à l’automne…et j’ai hâte)…mais il y a des jours que je trouve plus longs que d’autres, certains passent plus vite et j’ai l’impression que je me vis mieux avec ma douleur et le lendemain je me retrouve au point de départ et je recommence avec les mêmes sentiments de culpabilité/incompréhension et le disque recommence à rejouer la même chanson…en tous cas, je continue à essayer d’avancer et de respirer… merci encore Cachou
Bienvenue, @Matou24 !
Nous sommes heureux que vous ayez trouvé ce forum et nous souhaitons sincèrement que vous puissiez y trouver un peu du réconfort utile au rétablissement. Le deuil est un processus, avec ses bonnes et moins bonnes journées. Continuez de vous rappeler vos raisons de vivre et d’accueillir vos émotions un jour à la fois.
Bon courage,
Stéphanie
Équipe de modération
Cette section de présentations mérite un peu d’action! Si vous le souhaitez, c’est ici que vous pouvez vous présenter. Cela peut permettre de tisser quelques liens entre votre situation et celle d’un.e autre membre. Par exemple, trouver une personne qui comme vous a perdu son enfant, son parent, un.e ami.e, ou un autre type de proche peut contribuer à un partage qui, même à distance, peut être réconfortant.
@Fleurs , @alie , @Maguy , @emilebelanger , @Alain , @Marie-Eve , @Mimo , @Just vous qui nous avez rejoint dans les derniers jours, on vous souhaite la bienvenue parmi nous.
À vous la parole!
L’Équipe de modération
Je suis le père d’une jeune femme qui avait 36 ans lorsqu’elle s’est donné la mort il y a 2 ans.
Mère de 2 jeunes enfants.
Elle était suivie en psychiatrie pour des problèmes de psychose et de problèmes liés à la consommation de substances.
Elle était venue passer quelques jours chez-moi, elle ne donnait pas l’impression qu’elle se destinait à un tel geste tragique, je l’avait ramenée chez elle dans une résidence où elle vivait seule.
Elle s’est suicidée 2 jours plus tard.