Je suis nouvelle sur le forum et j’ai espoir que certains d’entre vous accepterons de me partager leur témoignage, afin que je puisse, éventuellement, me sentir plus en paix avec le suicide de mon frère il y a maintenant 3 ans et demi de ça.
J’ai de la misère à comprendre ce que je ressens face à la situation… Je sais qu’il ne reviendra pas, mais chaque fois que j’y pense, j’essaye de lancer cette pensée très loin, car je n’ai pas envie de lui dire aurevoir, comme si ça ferait en sorte que je l’oublierais par la suite… J’ai aussi ‹ ‹ peur › › qu’il pense que je l’abandonne. (Chacun a ses croyances, mais, pour ma part, j’aime bien penser qu’il est dans un monde parallèle juste au-dessus de nous et qu’il nous voit et nous entend).
Au début, je lui parlais à voix haute tous les jours en voiture, comme s’il était à côté de moi et je l’imaginais me répondre que tout va bien pour lui là-haut. Je lui demandais conseils et m’imaginais ce qu’il me répondrait. Par contre, depuis la dernière année, je lui parle beaucoup moins et lorsque je m’en rends compte (exemple après une semaine sans lui parler), j’ai un sentiment de culpabilité qui apparaît, car c’est comme si je l’abandonnais pour vivre ma vie sans lui. De mon côté, j’ai souvent peur de me faire ‹ ‹ abandonner › › justement ou de ne pas compter pour les gens qui m’entourent, donc j’imagine que c’est lié, mais je ne sais pas si c’est seulement depuis son départ.
Bref, je ne sais pas du tout vers où m’enligner pour arrêter de culpabilisé si je ne lui parle pas. Je sais que je ne vais jamais l’oublier et j’ai l’impression que j’ai besoin de faire une coupure quelconque pour réussir à avancer et peut-être même arrêter d’avoir peur de me faire abandonner moi-même?
chan22, quand on subit une perte aussi choquante, voire traumatique, il est assez normal qu’on ait peur de se faire quitter soi-même par la suite. J’espère qu’avec le temps, du soutien de vos proches, et thérapeutique, que vous arriverez à reprendre le chemin de la confiance. La présence de votre frère est réelle pour vous, et même si parfois, vous cessez d’y penser, sachez que sa mémoire est éternelle et toujours là pour vous y retrouver, et au besoin s’en réconforter. Bon courage pour tout et bonne année 2025.
même si nous avons en commun la perte d’un proche par suicide, les réactions peuvent être différentes. Mais je veux bien te partager mon expérience et ce que ça évoque en moi en te lisant. Pour ma part, choisir de continuer dans la vie vient aussi avec un fort sentiment de culpabilité. Ça se manifeste souvent dans l’espace qu’occupe mon deuil et la difficulté à m’autoriser la joie, le plaisir. Dans ma souffrance, j’ai l’impression d’être liée à ma mère et « d’honorer» sa perte donc sa vie et notre lien ensemble. Dernièrement, je me pose la question à savoir pourquoi j’ai l’impression de la laisser derrière si je suis dans la joie/le plaisir dans ma vie à moi qui continue. Par exemple, je me dis de plus en plus : mais pourquoi je ne pourrais pas l’amener avec moi dans le beau, le bon de la vie. J’essaie de lui partager mes expériences positives mais comme tu le décris, je ressens souvent, moi aussi, un blocage.
Je pense que c’est compliqué de choisir le bonheur, d’accorder de la valeur à ma vie alors que ma mère n’y est pas parvenue. Alors qu’elle a sombré dans la tristesse. C’est principalement inconscient mais je pense que j’ai l’impression de la trahir si je laisse aussi de la place à la vie, et que je me permet d’aspirer à autre chose pour moi. C’est hyper conflictuel en moi.
Une psy m’avait un jour dit que c’était comme la culpabilité du survivant. Comment s’autoriser à vivre alors que quelqu’un de si important pour moi n’a pas eu la même chance.
Je ne sais pas si ça peut raisonner pour toi mais dans tous les cas, je t’offre toute ma compassion. Ce n’est réellement pas évident de composer avec tout ce qu’implique un tel deuil. Je te souhaite le mieux pour toi oxox
Soyez sans crainte. Il faut y aller selon vos émotions. Votre être cher vous entend et il vient vous voir quand vous lui demandez. N’oubliez pas que malgré votre peine…. vous êtes en vie. Votre vie continue. Bon courage.
Merci d’avoir prit le temps de me répondre! Vous avez raison, la vie continue et je vais essayer de faire en sorte d’en profiter pleinement pour lui et moi. Je vous souhaite la même chose
Merci d’avoir prit le temps de me répondre, ça me rejoint ce que vous dites! C’est une belle mentalité de l’emporter vivre le beau avec vous! Continuez dans cette belle lancée
@chan22 , @Sarahk , @Andrée-Ann , @Caroline ,
Bien que la force de continuer se présente différemment et s’actualise de diverses manières pour chacun, ces mots dévoilent certainement des expériences porteuses de sens pour chacun de vous. Merci de les partager ici. Ces échanges révèlent la force possible du soutien entre vous, de manière à alimenter un peu d’espoir.
