6 mois

Cela fait 6 mois, 6 mois qu’il a prit cette décision, la décision de tout quitter en nous arrachant le coeur du thorax.

Je tente encore de comprendre, de pardonner le geste, de chercher un sens, mais je me sens toujours aussi perdue. Je me cherche comme jamais, je cherche mon chemin, mon âme engloutie dans une étendue de noirceur, je ne sais pas ce qui me fait du bien. Je croyais pouvoir bientôt trouver ma voie en tant qu’adulte qui bâti son avenir, mais tout ce que je tenais à peine à bout de doigts s’est évaporé, envolé devant mon nez en me laissant l’impression que je ne suis rien, que je ne sers à rien, que je n’ai pas trouvé le but de ma vie, le sens de ma vie. J’ai peur de finir par prendre la même décision que toi…

Je n’ai aucune énergie pour rien, je n’ai plus de patience pour rien, j’ai constamment la boule à la gorge qui me pèse toute la journée et ce, durant BEAUCOUP de journées, j’ai l’anxiété intensifiée, comme si j’avais régréssée dans ma progression de vie, comme si j’étais redevenue enfant avec des peurs irrationnelles et naïves, j’ai terriblement peur de la mort, aussi… J’ai des sentiments de remords et de culpabilités qui, je le sens, ne vont jamais me quitter puisqu’on a jamais réglé ce que j’aurais voulu régler avec toi… Je crois que je vais devoir régler le tout à travers moi et ça, je sais que ça va être difficile.

J’essaie de me trouver des ressources pour m’aider, j’ai récemment lu un livre sur l’acceptation… L’acceptation… m*rde que c’est difficile ! J’accepte ça quand, moi ?! Pourquoi accepter ça ?! Bref, ça me défoule un peu d’écrire ça. Je commence à lire un autre livre sur le fait de trouver sa mission de vie, j’ai bien hâte de voir ce que cela donnera à la fin de ma lecture… Sinon j’ai aussi tâté le terrain pour des interventions de groupe, question de rencontrer des gens avec un vécu semblable et voir où cela me mène. De plus, je me donne comme défi de commencer la méditation! On essaie, pis on voit après, tin!

Pour finir, j’ai des questions pour vous toustes;

  1. Comment faire, selon vous, selon vos expériences, pour régler une relation conflictuelle avec une personne qui n’est plus là/au travers vous-même ?
  2. Quelles sont vos expériences avec les groupes de soutien ?
  3. Est-ce qu’après 6 mois je devrais déjà être « top shape » et être en mesure de reprendre mon quotidien, me trouver un emploi et poursuivre ma vie normalement ou si cela est toujours normal, après ce temps ? Depuis que j’ai dû interrompre mes études, je n’ai toujours pas d’emploi parce que je me sens trop anxieuse pour me trouver un emploi (retourner à la normale et reprendre le travail sur mon anxiété), mais aussi parce que je ne sens pas que j’ai la force ou que je serai en mesure d’être professionnelle avec les autres…

Ps. J’apprécie beaucoup vos commentaires :blossom:

  • Toujours dans l’Flou
    :sunflower:
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Bonjour Flou
question 1. Il faut se donner du temps… 6 mois c’est biencourt. J’ai accompagné une amie qui est toujours bouleversée après 3 ans. Personnellement, ca fait 19 mois et j’ai encore des difficultés mais moins pire que la première année. Il faut s’occuper à faire des petites choses que vos capacités vous permettent de faire. Moi, je fais pousser des fleurs. Et j’en ajoute régulièrement. C’a m’a permis de retrouver de l’énergie et améliorer mon sommeil mëme si l’anxiété demeure et tous ce qui va avec. Question 2. Dans ma région, il n’existe aucun groupe de soutien ni d’aide psychologique… J’ai consulté mon médecin uniquement. Ce groupe en ligne me permet le vécu d’autres personnes et m’apercevoir de quelques solutions ont trouvé malgré toutes les émotions négatives qu’elles vivent. Question 3… Du temps encore une fois, vous permettre de rire et parfois de pleurer, tenter d’améliorer votre vécu social, et de vous donner des occasions de partage avec des gens qui peuvent vous écouter.

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@Flou,
Parfois il n’y a pas de sens à certaines situations et c’est pour cela qu’on essaie d’en trouver. Le suicide est un exemple de phénomène complexe auquel il est difficile d’attribuer des réponses. Votre réaction est tout à fait normal et il est valide que même après six mois vous cherchiez à trouver ce qui vous fait du bien sans que ce ne soit si clair. Comme a dit Marcel, il faut vous donner du temps oui, et en même temps j’ai envie de vous rappeler que le temps est différent pour chacun. Suivez votre rythme.
L’énergie et la patience reviendront, et parfois ça prend un petit coup de pouce pour les retrouver. N’hésitez pas à parler, ici ou ailleurs. Vous avez aussi le droit de consulter les ressources qui peuvent vous aider à adresser le remords, la culpabilité, la peur. C’est une bonne avenue d’avoir choisi les groupes, et la méditation si cela fait du bien. Vous pouvez être fière d’essayer, puis de « voir après ».
Si des préoccupations persistent pas rapport à quelque chose qui n’est pas réglé et qui devient envahissant, vous avez le droit de faire appel à des professionnels. Vous méritez d’être en paix avec vous-mêmes et de l’aide existe. Certains disent que le deuil prend un certain temps, on parle d’un an plus ou moins, mais cela est différent pour chaque personne et cela ne signifie en aucun cas que vous avez besoin de tolérer des choses intolérables.

Nous vous invitons à contacter un intervenant pour discuter de votre situation, poursuivre la démarche de groupe si cela est aidant pour vous, et faire appel à un professionnel en cas de besoin.

Stéphanie :purple_heart:
Équipe de modération

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Bonjour Flou

Comme je comprends ton état d’âme.
Mon conjoint s’est enlevé la vie il y a 4 mois exactement. Je n’ai pas eu la chance de le voir car il était dans un autre pays ( US) ce qui retarde les étapes de deuil de mon coté.

Tout comme toi, mon âme le cherche, mon coeur le pleure et ma tête ne comprend pas car notre couple allait bien et j’allais le rejoindre chez nous au US puisque j’ai finallement obtenu mon visa de travail. J’étais devastée par son geste. En plus de ma peine d’amour, c’est tout mon avenir qui venait de « faire un reset » à zero.

J’ai renoncé à chercher à comprendre les raisons qui l’ont poussées à partir car malgré son geste qui m’a dévasté , je l’aime plus que tout et je lui ai pardonné.

Pour m’aider à y arriver, je ne cesse de me repeter qu’il voudrait que je continue ma vie avec ouverture et que je n’ai rien à me reprocher sur le choix de SA décision. Car en fait , comment le juger et lui en vouloir sur un geste que je ne comprends pas? Il s’est libéré des souffrances qui l’accablaient et pour moi c’est tout ce qui compte.

Pour répondre à tes questions:
1- Tu dois être indulgente envers toi même et VOUS pardonner le conflit qui éxistait entre vous deux avant son départ. Le pardon est libérateur et te permettra d’avancer dans ton deuil.

2- Lire les témoignages me permets d’échanger avec des gens qui vivent la même détresse et tristesse que moi. Consulter une thérapeute qui est spécialisée auprès des personnes endeuillées aide également à nous donner des outils pour faire face à cette terrible épreuve de vie non choisit.

3- Top shape: Il n’y a pas de période definie. Celle ci est personnelle à chacun et le temps de guérison, si nous pouvons parler ici de quérison , est différent pour tous. Ne te mets surtout pas de pression.
Ecoute toi, parle de tes émotions avec les ressources qui te seront favorables et surtout pense à ce qui te fait du bien.
C’est toi au final qui est le plus important.

Bon courage et je crois de tout mon coeur qu’une lumiere existe derriere ce tsunami.

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